Aller au contenu

Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



ARISTOGITON.

Les signes où j’ai lu, si mon cœur ne me trompe,
Les présages douteux qui troublent cette pompe,
Dans la chair des taureaux ne se sont point montrés ;
Le sol ne tremble pas, les cieux sont azurés.
Cependant je devine, à des marques certaines,
Que les dieux vont frapper un grand coup dans Athènes.
Mes augures à moi partent du cœur humain :
Ma lance dorienne a frémi dans ma main ;
Je ne sais quelle horreur passe sur les visages ;
Les éclairs du regard sont aussi des présages.


LE CHŒUR.

Fille du puissant Zeus, ô Pallas-Athéné,
Vigueur impétueuse et sagesse tranquille,
Qui règnes sur ce mont d’oliviers couronné,
Vierge à l’armure d’or, gardez bien notre ville.
Et toi, maître des mers, sombre Poséidon,
Qui romps le fer de l’ancre et le chanvre du câble,
Des chevaux écumeux toi qui nous as fait don,
Agite en ma faveur le trident redoutable.
Gardez tous deux nos murs des combats odieux,
Poussez la nef rapide et la navette active,
Faites jaillir pour nous le froment et l’olive :
Car nulle autre cité n’honore plus les dieux.


ARISTOGITON.

Eh bien, que de ces dieux la volonté propice
Ramène enfin chez nous la tardive justice.