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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/330

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Phœbus vous a cédé ses plus chers favoris ;
Et qu’instruisant vos fils de leurs leçons fertiles,
Tous accourent chez vous des plus lointaines îles ?


ARISTOGITON.

Dans la libre cité qui veut garder ses lois,
L’aède, racontant les généreux exploits,
Célébrant les aïeux et les dieux dans leur temple,
Nous suffira ; tout autre est d’un mauvais exemple.
Malheur à qui se plait à vos récits menteurs,
À ces impurs conseils semés par les chanteurs,
Et respire une fois, dans vos longues orgies,
Le baume assoupissant des molles élégies !
Au poète joyeux je ne fais nul affront,
De lauriers et de fleurs je couronne son front,
J’y joins, si vous voulez, un présent magnifique,
Mais je le reconduis hors de ma république.


LE CHŒUR.

J’enchaînerai dans ma cité

Par des fleurs, par des sacrifices,
Près de l’auguste Liberté,
Phœbus et les Muses propices.

Je les veux toutes retenir,
Les neuf filles de Mnémosyne ;
Toutes régissent l’avenir,
Toutes font une œuvre divine !

Du chœur chaste et mélodieux,

Laquelle oseras-tu proscrire ?