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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/345

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Donnez-moi le bouquet de myrte et le poignard,
Marchons ! Moi, le plus vieux, j’ai mon droit et je l’aime :
Je passe le premier et je frappe de même.


LE CHŒUR.

Jeunes gens, jeunes gens, ne tentez pas le sort !
Votre présomption vous conduit à la mort.
C’est peu que la justice, en notre époque sombre ;
L’audace et la vertu céderont sous le nombre.
Vous êtes seuls debout, tout le peuple est soumis ;
Vous serez submergés sous des flots d’ennemis.
Comme les blancs agneaux, du torrent qui les noie,
Des Thraces d’Hippias vous serez tous la proie.


SECOND CHŒUR.

Va ! nous sommes nombreux, la jeunesse est pour nous ;
Un signal, notre exemple armera son courroux.
Quand nul n’espère plus, seule elle espère encore :
Après cette nuit sombre, elle attend une aurore ;
Son regard vif et pur que rien ne peut ternir
Devine à l’horizon quelque grand avenir.
Et toi-même, ô vieillard, je sens ton cœur qui vibre ;
Disciple de Solon, tu veux Athènes libre ;
Tu mourras vaillamment, s’il le faut, et tu crois,
Qu’un jour prochain verra le triomphe des lois.


LE CHŒUR.

Oui, nous verrions la fin des hontes où nous sommes,
Si votre ardeur brûlait chez tous les jeunes hommes
Mais sous leurs fronts charmants, sous leur rire vermeil,