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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/76

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Tu guideras le chœur aux autels embellis
De rameaux par tes mains tressés avec les lis.

« La déesse t’invite. Aux pieds de sa statue,
De fine laine et d’or tu seras revêtue.
La pourpre des bandeaux brillera sur ton front :
Et dans les lieux secrets, qui pour toi s’ouvriront,
Des mystères, peut-être, en clartés variées,
Les images luiront à tes yeux déployées. »


PSYCHÉ

« Que ce pays est doux ! Quel est le jeune dieu
Dont le doigt créateur fait son œuvre en ce lieu ?
Ces cimes, ces coteaux, toute cette nature,
Revêtent sous ses pas la forme la plus pure.
La terre est dans sa grâce et dans sa floraison ;
Un parfum de beauté monte à chaque horizon.
Sur le sommet touffu que ce temple couronne,
Sous un faisceau d’acanthe à voir chaque colonne,
On dirait une nymphe, au front de fleurs couvert,
Nue, et blanche, et debout derrière un myrte vert.

« Un chœur léger vers moi descend, et les zéphyres
M’apportent des parfums avec la voix des lyres.
Ô terre ! que mon pied te touche avec bonheur ! »

Des vierges par la main prennent leur jeune sœur ;
Et l’eau tiède du bain, les arômes, les huiles,
Et le peigne d’ivoire, et, sous des doigts habiles,
La perle et les bandeaux tressés aux blonds cheveux,
Et les riches habits et des dons faits aux dieux