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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/107

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souper des siens, et cette longue forme robuste et nue, dans le soir doré, était, je vous assure, d’une pureté absolue, d’une harmonie merveilleuse…

L’apôtre Jean, le Père, comme l’appellent les adeptes, m’a invité à partager son repas : des légumes, des raisins, du pain, sous un figuier, au seuil de l’ancienne métairie abandonnée qui est le palais de ce conducteur de peuples et je vous avoue, monsieur le Président, que cette frugalité eût été supportable, au soir d’une journée trop chaude, sans les sentences et les attaques du prophète. Il me disait des aménités de cette sorte :

« Vous êtes une des dernières formes de l’erreur et du mal… Mais vous êtes le bienvenu… Mangez et buvez ce qui ne doit rien qu’à la terre, au soleil et à l’azur… Vous allez être emporté comme une paille oubliée sur l’aire aux premiers souffles de l’équinoxe d’au-