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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/130

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— Je suis heureuse de vous revoir, dit-elle…

Il apprit les pauvres événements de sa vie. Sa mère était morte… Elle s’était mariée ; elle n’avait pas été heureuse et avait dû demander le divorce. Elle était seule depuis plus de trente ans et avait repris son nom de jeune fille…

« Marthe Humilian », répéta-t-elle comme si elle craignait que Jacques Santeuil l’eût oubliée.

— Vous, dit-elle, vous avez fait du chemin… j’ai lu… les journaux parlent si souvent de vous… l’Agitateur !… qui aurait pu penser cela ?… Vous vous souvenez ?…

— Je n’ai rien oublié, Marthe, répondit-il, rien… je revois, derrière cette vitre, votre visage qui s’empourprait quand je passais en vous regardant… je me revois aussi… et vous voilà… comme c’est terrible !…