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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/15

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— Je comprends, Félix, dit M. d’Elantes, tu me tiens pour un vieux beau impénitent. Cela ne me fâche pas, au contraire. Je suis le dernier survivant d’une espèce disparue. Comme toi, j’appartiens à l’Histoire.

M. Duthiers-Boislin sourit.

— Tu es splendide, et, après ta mort, si tu meurs un jour, ton âme flottera, légère, sur les cravates des devantures, sur les petits fours, les verres de porto et les tasses de thé qu’on servira sans doute toujours, à cette heure de la journée qui est la tienne. J’ai dix ans de moins que toi, et, de nous deux, tu es le plus jeune. Tu es épatant pour employer un mot qui n’est plus au Dictionnaire.

— Comment, demanda M. d’Elantes, ce mot d’argot…

— Oui, mon cher, il a été classique, et on l’admit en 1913 où, en jaquette impeccable, la canne sous le bras, le