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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/180

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tait toujours, pareil à un gros insecte irrité et plaintif. La porte s’ouvrit.

Pierre introduisit le chirurgien Langlois qui ressemblait aux grands cliniciens tels qu’on les imaginait en 1880, avec une barbe grise et des cheveux raides rejetés en arrière. Il ne lui manquait que la redingote classique et la mince cravate Manche pour être pareil aux médecins illustres que peignait, il y avait plus d’un siècle, M. Gervex, de l’Institut.

Dominique Dorval, qui tenait la main d’Hélène dans la sienne, se leva.

Le professeur Langlois avait l’air de ne voir que la jeune femme allongée sur le canapé. Il se pencha, ouvrit une petite valise qu’il portait, y prit des ciseaux, coupa la dentelle sanglante plaquée contre le sein gauche de la blessée qu’il essuya avec un bout de coton humide, puis, après une auscultation rapide, il se tourna vers le ministre.