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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/185

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— Aucun, monsieur. Vous l’éveillerez vous-même en ôtant ce linge qui lui couvre le visage, quand je ne serai plus là. Peut-être pourrait-on faire disparaître ceci.

Il montrait la chemise lacérée et tachée de sang qu’il avait coupée et posée sur le marbre d’une console.

— Oui, murmura le ministre, et je vous remercie encore… À ce soir…

Lorsqu’il fut seul, il prit le linge délicat aux dentelles déchirées et rouges, et il le mit, sans trop savoir ce qu’il faisait, dans la poche de son veston, puis il s’approcha de son amie.

Allongée sur un divan, ses épaules de déesse et sa gorge nue garrottées d’un pansement, elle était immobile comme une morte.

Il ôta le tampon humide qui lui couvrait le visage et s’agenouilla près d’elle, sa joue contre la sienne.

— Hélène ! Hélène ! murmurait-il,