Aller au contenu

Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le feu, la Bible fait renouveler la planète par le Déluge, et si Lucrèce, plus amer, croyait à sa destruction totale, le doux Virgile assurait qu’après des cataclysmes, on assisterait à l’avènement de l’âge d’or…

Il prit un volume sur un rayon de la bibliothèque, s’approcha d’une bougie et traduisit ce passage de la quatrième églogue : « Il s’avance enfin, le dernier âge prédit par la Sibylle, et je vois éclore un grand ordre de siècles renaissants… À la face du monde entier s’élèvera l’âge d’or. Déjà règne Apollon. Et toi, Pollion, ton consulat ouvrira cette ère triomphale, et les traces de nos crimes seront effacées et la terre délivrée à jamais de sa longue épouvante… »

La demie de six heures sonna, et il ferma son livre.

— Félix, demanda madame Duthiers-Boislin, veux-tu allumer les deux bou-