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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/104

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— Je suis bien malheureuse ! s’écria la jeune Adèle en feignant de pleurer.

— Nous ne devons plus nous voir, dit Adolphe d’un ton solennel ; mais cela ne veut pas dire que nous ne nous verrons plus, petite folle, au contraire. Je viendrai ce soir, demain, tous les jours. L’heure seule sera changée. Je viendrai de onze heures à minuit et je double les honoraires. Seulement, songez-y, ma chère, une indiscrétion et je ne reviens plus.

— Soyez tranquille.

— Vous me traiterez dans vos discours comme M. de ***.

— Je vous assure qu’il n’est que mon ami. Je vous le jure, ajouta Adèle en se fâchant.

— Parfait ! Voilà la position que je veux occuper désormais dans vos paroles.

— On sera muette.

— On sera fidèle.

La belle Adèle s’étendit sur une causeuse qui se contournait dans les formes les plus élégantes. Le négligé de soie rose de la lorette contrastait avec les tentures de satin vert dont était ornée toute sa chambre à coucher et augmentait encore son air égrillard.

— Vous m’aimez donc vraiment ?

— Je crois bien. Je vous aime depuis trois mois. Jamais je ne fis, en amour, une étape aussi longue,