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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/111

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visiblement contrarié du silence obstiné de sa cousine, qu’il ne considérait pas comme une petite niaise. Soit pour se venger, soit pour l’obliger à parler, il s’écria :

— Dunel, mon ami, je suis certain que vous croyez mademoiselle muette. Vous vous trompez. Je vous certifie qu’elle parle de temps en temps et même avec infiniment d’esprit.

Mademoiselle de Cournon rougit. Le comte continua.

— Elle sourit quelquefois, et rien n’est aimable comme son visage quand il prend un air de gaieté.

En entendant M. de Cournon dire tout cela le plus sérieusement possible, Lydie ne put s’empêcher de rire.

— Tenez, s’écria le comte, voyez plutôt.

Dunel, enchanté de la permission qui lui était donnée de regarder un instant mademoiselle de Cournon, leva les yeux et la vit sourire ; sa figure avait quelque chose qui attirait irrésistiblement ; une de ces expressions que le caprice de la nature place souvent sur les lèvres les plus pures, sur les visages les plus candides, ses yeux se fermaient à demi, deux petites lignes se dessinaient de chaque côté de sa bouche et sans le vouloir, elle avait l’air de dire : Je vous aime.

Le sort de Lydie fut irrévocablement décidé. Adolphe sentit vibrer toutes les cordes sensibles de son individu. Il prit ce sourire pour une révélation, prêta des pas-