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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/116

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d’entreprendre aucune démarche, monsieur. Quand les choses seront commencées, je vous prierai de m’accorder la permission d’interrompre tout, si je changeais de pensée, fût-ce même la veille de mon mariage.

— Soit, dit le comte. M. Dunel connaîtra vos intentions. Vous faites de moi tout ce que vous voulez, charmante cousine. Je ne dois pas vous cacher cependant que vous avez une façon d’agir qui vous est tout à fait particulière. Mon devoir de tuteur serait de combattre votre originalité ; mais je vous crois trop de raison pour ne pas juger vous-même ce qui doit être bien.

Lydie commençait à s’habituer à la vue de ses parents. Elle prenait leur indifférence pour une sorte de bonté. Cette journée, grosse d’émotions, lui avait rempli le cœur de sensations, de craintes et d’espérances nouvelles ; aussi désirait-elle ardemment revoir sa chère Violette pour lui faire part des impressions de cette soirée. Mademoiselle de Cournon rappela son ignorance du jeu pour obtenir la permission de se retirer et monta bien vite à son appartement. Dès qu’elle eut fermé la porte, Victoire dit au comte qui se disposait à sortir :

— Cette fille est orgueilleuse et entière dans ses opinions. Je plains votre ami s’il l’épouse, il ne sera pas bien heureux.

— Qu’importe ! ce ne sont pas mes affaires.