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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/148

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dentelles. Le garde-feu était formé de branches de volubilis entrelacées qui s’élevaient aussi mignons que les pieds qu’elles devaient supporter. Un fuchsia naturel, dont les longues branches retombaient en grappes, était placé dans une suspension dorée. Entre les deux fenêtres une console-jardinière à plusieurs étages était entièrement couverte de rosiers. Dès que l’appartement fut prêt, le comte de Cournon vint avec sa cousine le visiter. Toutes ces choses parurent à Lydie des merveilles ; sa petite chambre rose lui fit l’effet d’un paradis. Cette attention de Dunel, et le plaisir qu’il semblait avoir pris à préparer tout cela la touchèrent.

— Mon Dieu ! lui dit-elle, pendant que M. de Cournon se regardait dans une glace du salon, que vous êtes bon ! Je passe si subitement de la tristesse à la joie, que je crains de n’être pas assez forte pour supporter mon bonheur. Toutes ces belles choses m’étonnent et me ravissent. Ce ne sont pas les objets eux-mêmes qui me plaisent, mais l’affection avec laquelle ils disent avoir été commandés. Cette joie que j’éprouve étreint mon cœur et me fait pleurer. Merci, monsieur, ajouta-t-elle, en lui tendant la main.

Adolphe prit cette main. Ils étaient presque seuls, il eut envie de poser ses lèvres sur le front de sa chère aimée. On ne peut exprimer combien un premier baiser se désire ; mais Lydie avait l’air si calme, qu’il