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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/151

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mais expansif et tendre comme son amitié et ses relations avec Violette.

— Nous verrons tous ces beaux pays. — Comme je l’aimerai ! Je lui demanderai de ne plus lancer sur moi ce regard perçant qui me fait baisser les yeux. Puis tout à coup elle s’arrêta sur cette pensée. S’il allait me regarder ainsi quand nous serons seuls, j’aurais peur ; mais le souvenir de toutes les attentions que Dunel avait pour elle lui vint et la rassura.

Elle dit à sa femme de chambre de porter sa toilette de noce dans son nouvel appartement. Dunel et M. de Cournon lui avaient donné d’énormes bouquets de fleurs d’oranger, de camellias et de roses blanches ; elle les fit porter au couvent de Sainte-Marie pour dire adieu à cette maison où elle avait grandi, vida sa bourse au profit de la congrégation, reprit la petite croix qu’elle avait suspendue près de son lit, et fit savoir au comte et à la comtesse qu’elle était prête à partir. Dès ce moment une terreur vague s’empara d’elle. Lydie avait peur du mariage en quittant l’hôtel, comme elle avait eu peur du monde en quittant le couvent. Le soleil était brûlant et Mlle de Cournon avait froid. Elle croisa son châle sur sa poitrine, écouta très attentivement tous les bruits, redoutant l’instant où on allait la venir chercher.

Après le départ des deux femmes, le comte et ses convives allumèrent des cigares. Dunel avait bu et mangé