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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/159

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moyen d’excuser Adolphe. Sans doute, il n’avait pas été élevé dans la crainte de Dieu, et puis il était habitué aux merveilles qui la charmaient, et n’en comprenait pas toute la grandeur. Elle entreprit de réparer cela en lui expliquant la bonté du Seigneur.

— Comment, reprit-elle doucement, cette nature si belle n’excite pas votre imagination, et ne vous élève pas vers votre Créateur ? Vous n’entrevoyez rien de divin dans ce spectacle, et n’interprétez pas autrement que par une admiration des yeux ces beautés qui s’offrent à vous ? Ne comprenez-vous pas le sens de cette vie immense qui ne respire que par une volonté suprême ?

Pour réponse Dunel prévint sa femme que si elle ne se méfiait de ces dispositions, elle tomberait dans le travers trop commun aux jeunes personnes de son âge ; qu’elle deviendrait romanesque, excentrique, et lui fit une tirade contre les femmes exaltées qui commencent par admirer la nature, la poésie, à se promener au clair de lune, au lieu de dormir, et finissent par devenir des bas bleus, ou des folles tout à fait.

— Vous ne comprenez pas ma pensée, dit Lydie. Je ne veux tomber dans aucune de ces exagérations qui, au contraire, me font horreur ; mais je pense que nous avons une vie intellectuelle comme une vie physique, nos âmes doivent s’aimer autant que nos cœurs ; et