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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/163

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semblent telles, et nous en avons presque des preuves, car un amour immense sacrifie volontiers sa vie.

Un jour qu’ils faisaient une longue excursion tous deux à cheval, Lydie voulut s’arrêter. Ils descendirent, attachèrent leurs montures et se promenèrent sur le gazon près d’une eau transparente.

Un jeune homme mince et pâle était assis tout près de l’eau et tenait sur ses genoux un petit portrait qu’il regardait sans lever les yeux.

— Qui est cet homme, demanda-t-elle ?

— Un malade aliéné qui sort tous les matins et ne rentre que pour dîner et se coucher. Il passe son temps à regarder le portrait qu’il tient là.

— Oh ! je voudrais bien parler à cet homme ! Le voulez-vous ? demanda la jeune femme, dont la curiosité venait d’être éveillée.

Ils s’approchèrent de lui.

— Pourriez-vous, monsieur, dit Dunel, m’apprendre comment on nomme ce lac ?

Le jeune homme leva sur lui de grands yeux noirs, vifs et étincelants, qui contrastaient avec sa chevelure blonde.

— Le lac Bleu, monsieur, dit-il, avec un accent gascon très prononcé.

Adolphe remercia ; Lydie, fit une charmante inclinaison de tête.