Lydie et son époux échangèrent un regard plein d’une éloquente sympathie.
— À propos, qu’avez-vous fait de mon héritage de garçon ? reprit Adolphe. Puis s’adressant à sa femme, il ajouta : je parle d’un cheval que j’ai cédé à monsieur.
— Je ne l’ai pas gardé, répondit de Flabert, je m’en suis défait au bout de huit jours ; il était vicieux et se cabrait, j’en fus dégoûté bien vite.
— Vous m’étonnez, c’est une belle bête, des pieds fins, une crinière élégante.
— Ce qu’elle a de mieux, mon cher, c’est sa robe.
— Et à qui l’avez-vous donnée ?
— À un marchand de chevaux.
— Vraiment ?
— Il ne l’aura pas gardée longtemps non plus.
— Et que devenez-vous ?
— Moi ?… Moi. Hélas ! ! !…
— Pourquoi cet hélas ? N’êtes-vous plus heureux ?
— Heureux ! mais vous ne savez donc pas ?…
— Quoi ?
— Que je suis marié ?
— Non.
— Je suis marié. Ci gît de Flabert, il a vécu !
— Vous êtes marié et vous n’êtes pas heureux, demanda Lydie de l’air le plus étonné du monde.