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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/190

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Elles passèrent ensemble une partie de la journée, bavardant comme deux pensionnaires. Les deux ménages semblaient s’entendre à ravir ; ils dînèrent ensemble boulevard des Italiens, et se séparèrent à onze heures.

La duchesse, en descendant, dit à son mari :

— Vous avez beaucoup regardé Mme Dunel. Je vous ai vu, ne vous excusez pas : vous la trouvez charmante. Eh bien, cela me fait un véritable plaisir.

— Comment ?

— Oui. Vous m’avez ravie ce soir, je vous le jure, et je suis de bonne foi.

— Vous avez, lui dit Edmond en l’aidant à monter en voiture, une originalité contrariante parfois…

— Et vous un petit air piqué qui vous va très bien, répondit-elle en éclatant de rire.

De Flabert ne put s’empêcher d’en faire autant. Sa femme était si franche et si gaie, qu’il lui était impossible de se fâcher avec elle.

Malgré toutes les explications que Lydie avait reçues, elle comprenait les raisons de son changement, mais ne les admettait pas comme justes.

Elle ne voulait pas que des causes sociales pussent changer la nature que Dieu nous a donnée. Mais elle se proposa de ne pas parler de cela. Son amie avait arrangé définitivement sa vie, et son devoir maintenant était d’en supporter les conséquences.