Aller au contenu

Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La vérité, voyez-vous, a cela de charmant, qu’elle nous donne une pleine sécurité en nous montrant les côtés imparfaits de toutes choses. Un trop grand bonheur nous trouble, il semble toujours nous déguiser des chagrins inconnus, tant nous comprenons que la perfection n’est pas ici-bas.

Vous voulez que je Vous parle de mon bonheur, c’est, dites-vous, le seul moyen de vous rendre heureuse. Eh bien ! vous voyez que je vous obéis ; pourquoi, de votre côté ne me dites-vous rien ? Il me prend envie de supposer que vous n’avez rien de bon à me dire, mon pauvre cœur. Il faut absolument m’ôter ce doute, si vous ne voulez pas me troubler. Venez bien vite.


Comme on le voit, Lydie ne se doutait pas de sa véritable situation.

En recevant le billet, Mme de Flabert fut émue. Dans cette résignation n’y avait-il pas une certaine tristesse ?

Violette relut souvent ces lignes en tremblant, examina le papier pour y chercher la trace de quelques larmes, et finit par croire que Lydie lui disait bien toute sa pensée.

Elle attendait des visites et ne pouvait se rendre immédiatement au boulevard des Italiens ; aussi ne tarda-t-elle pas à voir arriver Mme Dunel, qui n’avait pu résister plus longtemps au désir d’embrasser son amie.