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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/23

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supérieure du couvent de Sainte-Marie. Vous demanderez mademoiselle Lydie de Cournon et vous l’amènerez ici. Prenez un fiacre et partez.

Le vieux comte sortit, le groom et la femme de chambre s’arrêtèrent court en entendant les derniers mots de leur maître. La foudre en tombant sur l’hôtel n’eût pas produit un plus vif coup de théâtre que ces paroles qui annonçaient un nouveau visage.

— Eh bien ! qu’avez-vous donc, mademoiselle, dit sèchement Victoire en arrachant la laine des mains d’Éléonore. Sortez, et faites préparer les deux chambres qui touchent à la salle de billard.

Tous les gens revinrent à l’office pour manger et en même temps caqueter sur la grande nouvelle.

— Quelle chance ! une jeunesse, s’écria le groom. Je n’en suis pas fâché, moi, qui ne vois jamais que des vieux ici.

La femme de chambre et les autres domestiques se révoltèrent.

— Qu’est-ce que c’est ? fit le cuisinier, rouge comme un homard.

— C’est, répondit le valet de chambre, que je vais chercher la nièce de monsieur.

— Sa nièce ?

— Ou sa cousine, puisqu’elle s’appelle mademoiselle de Cournon et que monsieur n’a pas d’enfant. Il