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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/288

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— Vous croyez donc qu’on pourrait vivre sans amour ?

— Comme sans merveilles pour charmer nos yeux, sans mets délicieux, sans parfums et sans harmonie. Quand l’amour vient, il faut en jouir, quand il s’en va, ne pas en attrister sa vie ; ce serait méconnaître le bien que Dieu nous a donné.

— Je vous comprends ; et le mariage, qu’est-ce selon vous ?

— La base de la société, la réunion des fortunes que le partage héréditaire diminue ; l’union de deux êtres auxquels une conformité de naissance et d’éducation donne des goûts à peu près semblables et qui leur fait la vie plus douce.

— Une affaire enfin ?

— Non, un acte sérieux et raisonnable, la religion de la famille !

— Voilà ce que vous appelez la raison ?

— Sans doute. Que pourriez-vous désirer maintenant ? Vous avez pour vous la jeunesse, la beauté, la fortune ; vous aurez un salon charmant où votre esprit attirera toujours la société qui vous plaira. Votre bonheur sera là. Vous savez que mes affaires m’éloignent de vous ; si j’ai besoin d’une petite distraction, d’un plaisir, si je suis forcé de voir mes amis, vous ne rougirez pas vos yeux pour cela. Après tout, un homme