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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/303

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Elle changea de ton et lui dit :

— Mais si votre rêve n’est pas réalisable, si l’avenir ne vous garde que des douleurs, pourquoi ne pas chercher à oublier votre amour ?

— L’oublier ? D’abord, je ne le pourrais pas ; et puis, je ne le voudrais pas. Toutes les joies d’ici-bas ne valent pas une de mes sensations, même la plus triste.

— Mais vous espérez donc ?

— Oui, j’espère.

On annonça M. Dunel.

La duchesse changea tout à coup de physionomie. Dunel seul chez elle ! Était-il arrivé quelque accident ? Elle n’avait pas osé se présenter chez son amie. Connaissant la vérité, elle avait peur de se trahir et de lui apprendre son malheur par un regard ou même par son empressement. Adolphe seul ! Lydie était donc malade ! Toutes ces pensées vinrent l’assaillir en une seconde pendant que le domestique introduisait Dunel.

Le jeune homme sortit, emportant au cœur toute la joie que cette entrevue lui avait causée.

— Chère madame, dit Adolphe en entrant, rendez-vous chez ma femme, elle est souffrante. Je serais bien aise qu’elle vous vît.

— Qu’a-t-elle donc ?

— Rien, une petite fièvre. Peut-être ne voudra-t-elle pas vous recevoir, mais entrez, malgré cela ; après, elle