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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/320

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taires qui habitaient la maison sur la rue, si ce n’était de passer sous la porte cochère.

Lydie entra donc dans le bal ; elle possédait dans ce moment un charme surnaturel, elle fascinait. Les hommes s’empressèrent pour la voir, les femmes, les jeunes filles ne songèrent plus à leur beauté, à leur succès, tant l’étonnement les dominait. Ce n’était que la première apparition de Mme Dunel dans cette société, personne ne la connaissait et ces mots se glissaient de bouche en bouche :

— Comme elle est pâle !

— Comme elle est belle !

— L’étrange femme !

— On dirait une ombre. Il semble qu’un souffle va la disperser.

La maîtresse de la maison, toute fière de sa nouvelle venue, se perdait en présentations. Lorsqu’elle fut satisfaite sur ce point, elle s’approcha de Lydie et lui dit à voix basse :

— Tout ce monde vous admire, chère ; mais ne vous voyant jamais, on ne peut s’apercevoir de ce qu’il y a de singulier en vous ce soir. Qu’avez-vous ? Je vous trouve l’air triste et souffrant.

— Je suis un peu malade.

— Oui, M. Dunel nous l’avait dit, et vous êtes venue, malgré cela. Que vous êtes bonne !