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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/348

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indigne d’entrer dans ce sanctuaire où reposait la dépouille d’une personne qu’il considérait comme une sainte. La tête découverte, le front incliné, il avait l’âme accablée sous le poids du passé.

Bientôt, pensait-il, mon corps usé, flétri, sera gisant aussi sans mouvement, car ma vie s’est épuisée vite. Alors Violette s’arrêtera sur le seuil de ma chambre comme je m’arrête ici. Le respect me retient, le dégoût la repoussera.

— Je suis bien malheureux ! dit Adolphe en s’approchant du duc et lui tendant la main.

— Bien malheureux, en effet, répondit sèchement Edmond, sans prendre la main que Dunel lui tendait.

Puis il sortit sans ajouter un mot.

Ainsi se terminèrent les relations de ces deux hommes qui avaient vécu presque de la même vie depuis leur enfance.

Le duc rentra chez lui.

— Pourquoi craignais-je un scandale, se dit-il en se laissant tomber sur un fauteuil, la tendresse de la duchesse est trop grande pour ne pas veiller sur la mémoire de son amie ! Je voulais lui épargner un spectacle douloureux ; mais quel bonheur, quelle joie, vaudraient pour elle ces derniers moments passés près de la seule affection qui ait occupé sa vie ? Je ne veux plus troubler cette maison de ma présence ; d’ailleurs Dunel