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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/41

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ondes effarouchées de ses cheveux jusqu’à l’habit galonné de son cocher.

Violette fit signe à sa tante d’entrer dans la petite arrière-boutique, celle-ci se casa le mieux qu’elle put sur un monceau de crêpes, de laitons et sur un million d’épingles renversées. Les apprenties tâchèrent de rester sérieuses ; elles avaient toutes les peines du monde à ne pas rire quand elles voyaient les toilettes tant soit peu comtesse de Cournon que portait Éléonore.

La conversation que la jeune ouvrière avait avec sa belle pratique s’anima peu à peu, devint d’abord une discussion, puis une dispute, enfin la porte se ferma bruyamment.

Violette revint avec un petit air de coq en colère qui colorait ses joues et la rendait gentille à croquer. Elle s’assit à sa place et reprit vivement son ouvrage.

— A-t-on jamais vu, dit-elle, cette mijaurée, qui, autrefois était honnête et qui ne veut pas aujourd’hui qu’on gagne sa vie !

— Qu’est-ce que tu lui as dit ?

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Qu’est-ce que c’est ? demandèrent toutes ensemble les têtes folles de l’atelier.

Violette, trop animée pour prendre garde à la présence de sa tante, répondit en continuant de travailler :

— D’abord, c’est Adèle, vous savez bien Adèle, elle