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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/60

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— Déjà me flatter ! C’est mal, dit Lydie.

— Vous avez une mauvaise pensée, répondit Violette d’un air chagrin.

— Non, je ne vous crois point dissimulée.

— La franchise est ma seule qualité, croyez-y, pour me pardonner tous mes défauts.

— Eh bien ! je ne pense pas, moi, que vous ayiez beaucoup d’imperfections ; d’ailleurs, n’ai-je pas aussi des travers dont vous souffrirez ?

— Je ne puis supposer que vous me flattiez, je suis si peu de chose et je vous avoue que la bonne opinion que vous avez de moi me rend bien heureuse.

La glace se trouvait rompue. Violette pensa que rien ne pourrait plus les séparer l’une de l’autre (sans en effacer le semblant) qu’une sortie et des affaires où elles seraient forcément de moitié ; là leur intimité augmenterait sans que la femme de chambre parût trop familière avec sa maîtresse.

— Mademoiselle, il n’est que quatre heures, dit-elle, on ne dînera pas avant six ou sept heures, si vous le vouliez, je demanderais à madame la comtesse la permission de faire atteler, nous sortirions, vous verriez Paris et cela vous distrairait.

— Oh ! non, non ! dit Lydie en ôtant son chapeau avec une précaution comique. J’aime mieux rester ici. Depuis ce matin, toutes mes pensées s’embrouillent, je