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Page:Larra - Le Pauvre Petit Causeur, trad. Mars, 1870.djvu/122

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faut déterrer, il n’y a pas à s’occuper de ceux qui n’existent pas.

À ces mots nous entendons les directions s’écrier : « Payer plus ? Impossible ! Ni les poètes, ni les auteurs, ni personne. Si nous étions… »

Nous savons cela, seigneurs directeurs, et ici nous entrons dans un autre abus. Nous avons demandé pour les poètes la justice qui peut les animer dans leurs veilles. Nous demandons à cette heure pour les entreprises ce qui leur revient de droit.

À peine peut-on croire les charges énormes qui pèsent sur les malheureux théâtres. Laissons de côté un nombre considérable de places de toute sorte qu’ils sont obligés de donner pour rien par suite d’une autre coutume faisant aussi loi et aussi bonne que celle dont nous avons parlé plus haut ; ne parlons pas de certaines considérations qu’avec toute espèce de gens ils ont à garder ; bornons-nous à dire qu’elles dépassent quatre cent mille réaux, les sommes qu’annuellement ils ont à compter en espèces liquides à un nombre inouï d’établissements. Et pour qu’on ne croie pas que notre médisance ou notre partialité nous fasse parler, copions ici l’article 3 du chapitre 12, titre 2 du règlement proposé par un conseiller bien intentionné, éprouvé par un gouvernement éclairé, et sanctionné par un souverain à qui nous devons notre gratitude.

« La présente note soumettra à l’attention du roi quelque moyen pour la plus prompte extinction de ces charges, car véritablement il n’y a aucun rapport entre les trois colisées et les hôpitaux de Madrid, les frères de Saint-Jean-de-Dieu, les filles de Saint-Joseph, et l’hospice de Saint-Fernand. Ces établissements absorbent une bonne partie des produits des théâtres, de là vient que les acteurs sont mal payés,