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Page:Larra - Le Pauvre Petit Causeur, trad. Mars, 1870.djvu/128

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Je te félicite de ce que les universités se soient ouvertes pour toi, je veux dire de ce que tu aies cessé d’être auteur pour retourner à tes études. Là tu vas franchir la distance qui sépare le moins du plus, le baccalauréat de la licence ou du doctorat ; car, je le suppose, tu vas monter immédiatement en cessant d’écrire des feuilletons ne valant pas ce qu’ils pèsent, et pouvant te peser plus qu’ils ne te valent.

Tu me demandes l’état de ma famille, je vais t’informer comme je pourrai du sort de chacun[1].

Le petit Antoine est bien portant ; on lui a fait la

  1. Notre intention n’est en aucune façon d’incriminer dans les tableaux que nous allons tracer la justice de notre gouvernement ; il n’y a nation si bien gouvernée où n’aient accès plus ou moins d’abus, où l’administration la plus énergique ne puisse être surprise par les artifices et les menées des subalternes. Toute autre est notre idée. Au moment même où nous voyons à la tête de notre gouvernement une reine nous mener rapidement, d’accord avec son auguste époux, de progrès en progrès, nous, désireux de coopérer de tous nos moyens, en bons et fidèles sujets, à ses bienveillantes intentions, prenons la liberté de signaler dans nos bavardages des abus qui, malheureusement et par l’essence même des choses, ont été toujours et partout trop fréquents, persuadés que si l’autorité protège ouvertement la vertu et l’ordre, on ne peut lui déplaire en élevant la voix contre le vice et le désordre, ni, à plus forte raison, en faisant sous le couvert d’un ton plaisant et moqueur des critiques générales, sans application d’aucune sorte, et dans une feuille tendant plutôt à éveiller par sa lecture quelque léger sourire qu’à gouverner le monde.

    Nous protestons contre toute allusion, toute application personnelle, comme dans nos numéros précédents. Nous avons fait des peintures de mœurs, non des portraits. Plus loin nous parlons d’emplois et d’employés, des mauvais s’entend ; les bons, que nous respectons, ne se tiendront pas pour offensés ; quant aux autres, ils n’ont droit aux égards de personne. (Note de l’auteur).