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Page:Larra - Le Pauvre Petit Causeur, trad. Mars, 1870.djvu/166

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CONCLUSION.

Notre intention n’est en aucune façon d’incriminer dans les tableaux que nous allons tracer la justice de notre gouvernement ; il n’y a nation si bien gouvernée où n’aient accès plus ou moins d’abus, où l’administration la plus énergique ne puisse être surprise par les artifices et les menées des subalternes. Toute autre est notre idée. Au moment même où nous voyons à la tête de notre gouvernement une reine nous mener rapidement, d’accord avec son auguste époux, de progrès en progrès, nous, désireux de coopérer de tous nos moyens, en bons et fidèles sujets, à ses bienveillantes intentions, prenons la liberté de signaler dans nos bavardages des abus qui, malheureusement, et par l’essence même des choses, ont été, toujours et partout trop fréquents, persuadés que, si l’autorité protège ouvertement la vertu et l’ordre, on ne peut lui déplaire en élevant la voix contre le vice et le désordre, ni, à plus forte raison, en faisant simplement sous le couvert, d’un ton plaisant et moqueur, des critiques générales, sans application d’aucune sorte, et dans une feuille tendant plutôt à éveiller par sa lecture quelque léger sourire, qu’à gouverner le monde.

Nous protestons contre toute allusion, toute application personnelle, comme dans nos numéros précédents. Nous avons fait des peintures de mœurs, non des portraits.

(Page 120 de ce volume.)

Il va y avoir treize numéros et dix mois que, poussé par le mauvais génie qui nous conduisait à parler, nous avons lâché la bride à nos bavardages — Quoi ?