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Page:Larroumet - Racine, 1922.djvu/95

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RETRAITE THÉÂTRE.

pur mariage de convenances. Catherine de Romanet, âgée de vingt-cinq ans et orpheline, appartenait à une très honorable famille : elle était fille d’un conseiller du roi, trésorier de France en la généralité d’Amiens. Elle apportait à son mari 22,000 livres en biens fonds et 3,600 livres de rente. Racine, pourvu depuis 1674, par la protection de Colbert, du titre de trésorier en la généralité de Moulins, avait les 2,400 livres de gages attachés à sa charge, 1,000 livres de rente, 1,500 livres « de pension qu’il plaît au Roi de lui donner », et une somme de 6,000 livres argent comptant. Il possédait en outre une bibliothèque évaluée à 1,500 livres et un mobilier évalué à 3,000. Celui-ci dénote les goûts élégants du poète. On y relève, en effet, « un lit et tous les meubles de damas vert, un autre lit de brocart en or et argent avec franges, doublé de salin aurore, une tenture de tapisserie de Flandres, trois tentures de tapisserie de Bergame, un grand miroir, plusieurs tableaux, une montre à pendule ».

D’illustres amis signaient à son contrat de mariage. C’étaient « LL. AA. SS. Mgr le Prince et Mgr le Duc ; Mgr le duc d’Albert ; Mgr de Lamoignon, premier président ; Mgr Colbert, ministre d’Estat et madame son épouse ; Mgr le Mis de Seignelay, secrétaire d’Estat, et madame son épouse ; M. Jacques-Nicolas Colbert, abbé du Bec ; Mess. de Lamoignon, avocat-général ; M. de Basville, maître des requêtes ; M. de Gourville ; M. du Metz, garde du trésor royal », et plusieurs parents et amis, parmi lesquels « M. François Le Vasseur, prieur d’Auchy », le compagnon de jeunesse, le petit abbé d’autrefois,