Aller au contenu

Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désormais une fidélité sincère, engagement que Napoléon, du reste, a eu l’occasion de témoigner avoir été rempli.

L’auteur, après avoir analysé la conduite et les fautes de l’archiduc en cette circonstance, dit : « Pour Napoléon, il s’est conduit dans cette bataille d’après les mêmes principes que dans l’ensemble de la campagne. Il a tenu ses troupes sous sa main, et a manœuvré excentriquement. Attaqué et prévenu, il a laissé l’ennemi démasquer son mouvement, l’a attaqué lui-même à son tour au moment et au point favorables. Rien ne lui a échappé, ni les dangers de la gauche et de l’île de Lobau, où il envoie Boudet, ni les dangers de la droite, où il renforce Davoust, au cas que le prince Jean arrivât. Cependant il a éprouvé de grands contretemps : si l’attaque du 5 au soir eût été convenablement faite, elle eût réussi, et dès lors l’armée de l’archiduc, percée par le centre, était séparée en deux parties qui pouvaient être fortement entamées, et qui, rejetées, l’une sur la Bohême, l’autre sur la Hongrie, ne se seraient plus rejointes. On eût évité dès lors la grande bataille et toutes les chances du lendemain. Si Adercla n’eût pas été abandonné sans coup férir, le 6 au jour, l’armée française qui se trouvait concentrée, aurait culbuté du premier effort le centre dégarni de l’ennemi, et serait retombée sur sa droite, qui eût été écrasée où noyée dans le Danube, etc., etc.