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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/287

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sait que Napoléon serait bien reçu en Angleterre, il ait répondu « qu’il ne connaissait pas du tout quelle était l’intention du gouvernement anglais, mais qu’il n’avait aucune raison de supposer qu’il ne fût pas bien reçu ? » C’est toujours lui qui nous l’apprend (page 264 de sa Relation). Or, il savait que sa captivité était résolue, et que des ordres étaient donnés pour disposer de sa personne, ainsi qu’il nous en instruit lui-même (page 23), comme nous l’avons déjà dit plus haut.

5° Est-il vrai ou non qu’à la lettre officielle du grand maréchal (page 51), portant que « d’après le compte rendu par M. le comte de Las Cases à l’Empereur de sa conversation avec le capitaine Maitland » (laquelle conversation contenait l’offre faite par lui capitaine Maitland de recevoir Napoléon et de le conduire en Angleterre), « Sa Majesté, au défaut du sauf-conduit attendu pour les États-Unis, se rendrait volontiers en Angleterre comme simple particulier pour y jouir de la protection des lois du pays ; » est-il vrai ou non, disons-nous, que le capitaine Maitland ait évité soigneusement de répondre à cette lettre, parce qu’il lui eût fallu consacrer par écrit les restrictions verbales qu’il prétend avoir si souvent réitérées au comte de Las Cases ? Peu de mots pourtant eussent suffi pour éclaircir tout malentendu supposé, mais ils eussent privé le capteur de la précieuse capture qui faisait l’objet de toute sa convoitise (page 69, 85 et autres). Et son silence ici n’est encore qu’un piège.

6° Est-il vrai ou non que la lettre de l’Empereur au prince régent (que l’on trouve partout, excepté dans la Relation du capitaine Maitland) respire toute la confiance que le capitaine anglais était venu à bout d’inspirer ? L’intention, la croyance de Napoléon y sont explicites. Est-il vrai ou non que cette lettre ayant été communiquée, avant l’arrivée de l’Empereur, par le comte de Las Cases au capitaine Maitland, celui-ci n’a point fait la moindre observation relative aux restrictions qu’il prétend avoir si souvent réitérées, et auxquelles cette lettre se trouve si fort en opposition ? Une observation pourtant à cet égard eût été alors bien naturelle ; mais elle eût pu suffire pour changer la détermination de Napoléon, et dès lors l’attente et les desseins des ministres anglais se trouvaient frustrés : aussi ne fut-elle pas faite.

7° Est-il vrai ou non 1° que dans la lettre officielle du général Bertrand au capitaine Maitland (page 51 de la Relation), il y soit positivement exprimé que l’Empereur se rend en Angleterre pour y jouir de la protection de ses lois ? 2° Dans sa lettre au prince régent, qu’il se met sous la protection des lois du peuple britannique ? 3° Qu’en mettant le pied à bord