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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/306

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tinelles, savait tous les jours le nom des personnes qui étaient venues à Longwood ; mais lorsque tout cela fut changé, dans le mois d’août, le gouverneur essaya de nous imposer l’obligation de recevoir les étrangers auxquels il voulait être agréable, de les recevoir le jour qu’il lui plairait. C’était le comble de l’outrage !!! L’Empereur fut obligé de déclarer qu’il ne verrait plus personne, et il termina ainsi toutes ces insultes.

« 3° La route à gauche de Hutt’s-gate qui retourne par Woodridge à Longwood, n’ayant jamais été fréquentée par le général Bonaparte depuis l’arrivée du gouverneur, le poste qui l’observait sera en grande partie retiré. Cependant, toutes les fois qu’il voudrait aller à cheval dans cette direction, en prévenant l’officier à temps, il n’éprouvera aucun obstacle. »

Observation. Dans la première observation on a prouvé que les limites avaient été réduites de ce côté ; ici elles sont bien plus réduites encore. C’est une étrange manière de raisonner que de prendre cette décision, sous le prétexte que la vallée n’a pas été fréquentée pendant six mois. Il est vrai que depuis plusieurs mois Napoléon, tourmenté par les vexations du commandant, n’est point sorti. De plus, une partie de la vallée n’est point praticable en temps de pluie ; dans l’autre partie on a formé un camp. Cependant lord Bathurst dit dans son discours au parlement « que cette route n’avait été défendue que lorsqu’on s’aperçut qu’il (le général Bonaparte) avait abusé de la confiance qu’on avait en lui pour essayer de corrompre les habitants. » Mais ici il est en contradiction avec sir Hudson Lowe. L’offre que l’on fait de se promener dans cette vallée lorsqu’on le désirerait est évidemment illusoire ; les détails ordonnés pour l’exécution la rendent impossible. Cette offre n’a pu être et n’a pas été accomplie. En perdant cette promenade, il est devenu impossible d’aller dans le jardin de miss Mason, où se trouvent quelques grands arbres qui donnent de l’ombre. De sorte qu’il n’y a plus un point dans les limites où les détenus peuvent se promener, où ils puissent trouver un peu d’ombre et une fontaine. Dans le reste de l’enceinte on a placé des sentinelles. Sous prétexte de malentendu dans les ordres ou autrement, toute personne peut être arrêtée, et cela est arrivé plusieurs fois aux officiers français.

« 4° S’il (le général Bonaparte) voulait prolonger sa promenade dans quelque autre direction, un officier de l’état-major du gouverneur (s’il en est informé à temps) sera prêt à l’accompagner. Si le temps manquait, l’officier de service à Longwood le remplacerait.

« L’officier qui le surveille a ordre de ne point l’approcher, à moins