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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/349

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cou ; mais il y fut déterminé par des raisons politiques : il croyait avoir le temps de retourner en Pologne ; les automnes sont très prolongés dans le Nord.

cou ;L’armée, en quittant Moscou, emporta pour vingt jours de vivres ; c’était plus qu’il ne lui fallait pour arriver à Smolensk, où elle eût pu en prendre en abondance pour gagner Minsk et Wilna ; mais tous les attelages des convois et la majorité des chevaux de l’artillerie et de la cavalerie périrent ; tous les services de l’armée furent désorganisés ; ce ne fut plus une armée ; il devint impossible de prendre position avant Wilna : les corps du prince de Schwartzemberg et du général Reynier, qui étaient sur la Vistule, au lieu d’appuyer sur Minsk, comme ils le devaient, se retirèrent sur Varsovie, abandonnant ainsi l’armée. S’ils se fussent portés sur Minsk, ils y eussent été joints par la division de Dombrowski, qui, seule, ne put défendre Bourischow, ce qui permit à l’amiral Tchitchagow de l’occuper ; le projet de l’amiral n’était pas de prendre possession de la Bérézina, mais de se porter sur la Dwina pour couvrir Saint-Pétersbourg. C’est par cette circonstance fortuite que le duc de Reggio le rencontra, le battit et le rejeta sur la rive droite de la Bérézina. Tchitchagow fut battu de nouveau après le passage de la Bérézina ; les cuirassiers Doumerc lui prirent dix-huit cents hommes dans une charge.