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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/604

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m’emparer du fort qui commandait la rade, se décida à m’attaquer. « Il se mit à la tête de ses troupes, fit une sortie, et emporta effectivement la batterie et les lignes que j’avais établies à gauche. (Napoléon a décrit sur le papier le plan de la position des batteries.) Celles de droite furent prises par les Napolitains. Tandis que ceux-ci s’occupaient à enclouer les canons, j’avançai, sans être aperçu, avec trois ou quatre cents grenadiers, par un boyau couvert d’oliviers, lequel communiquait à la batterie, et je fis un feu écrasant sur les troupes d’O’Hara. Les Anglais étonnés crurent d’abord que les Napolitains, qui occupaient les lignes sur la droite, les prenaient pour des Français, et tous criaient : C’est cette canaylia de Napolitains qui fait feu sur nous (dans ce temps les troupes anglaises méprisaient beaucoup les Napolitains). O’Hara franchit sa batterie, et marcha sur nos troupes. Il fut blessé au bras par un sergent ; et, comme j’étais à l’entrée du boyau, je le saisis brusquement par son habit, et le poussai au milieu de mes soldats, pensant que c’était un colonel ; il avait deux épaulettes. Tandis qu’on l’emmenait, il s’écria qu’il était le commandant en chef des Anglais. Il croyait qu’il allait être massacré, parce qu’il