Aller au contenu

Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/669

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Le marin français est aussi brave que le marin anglais. Les Français avaient, au commencement de la guerre, beaucoup trop de mépris pour les troupes anglaises. Ce mépris venait des défaites du duc d’York, du peu de vigilance et d’activité de vos avant-postes ; enfin, de désastres sans gloire qui avaient frappé vos armées. Les Français avaient tort, et les Anglais ont fait voir qu’ils sont braves. Cette idée injuste fit battre en Égypte Régnier par le général Stuart ; les Français avaient pensé que vous fuiriez et que vous vous jetteriez vite sur vos vaisseaux. Régnier était un officier très-instruit, d’un grand talent, et à cause de cela, plus propre à mener au feu trente mille hommes que les cinq à six mille qu’il a commandés ce jour-là. Les soldats de Régnier n’étaient en grande partie que de braves Polonais. Pendant longtemps, sur le continent, il n’y avait que vos matelots que les militaires estimassent. »

Ici l’Empereur prit une plume et écrivit un renseignement destiné à ses Mémoires. Il me parla ensuite des revues de Tilsitt, faites en société avec l’empereur Alexandre et le roi de Prusse. « J’étais le plus ignorant des trois dans la connaissance du costume militaire. Ces souverains,