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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/766

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la réponse était fière. Il fit main basse sur nos troupeaux, pilla, brûla nos propriétés, saccagea tout. Nous laissâmes faire ; nous échauffâmes les patriotes ; mais la citadelle était occupée, le feu était roulant, nous ne pûmes débarquer. Nous allâmes mouiller en face, au nord du golfe. Les insurgés nous suivirent ; j’avais eu le temps de mettre quelques pièces à terre ; je les couvris de mitraille. Ils revenaient cependant, m’accablaient de reproches, s’indignaient qu’un des leurs combattît pour la France. Ils étaient montés sur les hauteurs, sur les arbres, partout où ils espéraient se faire mieux entendre. Je chargeai un coup à boulet, j’ajustai et coupai la branche sur laquelle un de ces orateurs était perché. Il tomba ; sa chute égaya la cohue ; elle se dispersa, on ne la vit plus. Nous rentrâmes à Calvi ; nous essayâmes encore quelques coups de main qui ne furent pas tous à notre désavantage ; mais les Anglais avaient pris terre, les montagnards inondaient la plaine, nous ne pûmes faire tête à l’orage.

« Ma mère gagna Marseille. Elle croyait y trouver un accueil digne