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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/811

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Mireur ! c’était l’homme des dangers, des avant-postes ; son sommeil était inquiet si l’ennemi ne se trouvait en face.

Caffarelli, tout aussi brave, ne se battait cependant que par nécessité ; il aimait la gloire, plus encore les hommes : la gloire n’était pour lui qu’un moyen d’arriver à la paix.

Passant ensuite à des officiers d’un grade moins élevé, Napoléon s’arrêta longtemps sur deux braves dont il déplora vivement la perte, Sulkowski et Guibert. Le premier était un Polonais plein d’audace, de savoir, de capacité. Il avait été réveiller Kosciusko, lui avait porté les instructions du comité de salut public ; il connaissait le génie, parlait toutes les langues de l’Europe, aucun obstacle ne l’arrêtait. Le second, plus souple, plus mesuré, plus adroit, mettait dans ses négociations la subtilité d’un diplomate.

28. — L’Empereur a passé une assez bonne nuit. Il s’est levé au point du jour, et, quoique extrêmement faible, il a fait une promenade en calèche.

1er mars. — La nuit a été tranquille, néanmoins la prostration des forces continue, et la digestion est extrêmement pénible. Napoléon sort en calèche ; mais rien ne peut dissiper la profonde tristesse où il est plongé.