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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/872

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Ce 24 avril 1821. Longwood.


Ceci est mon Codicille, ou acte de ma dernière volonté.


Sur les fonds remis en or à l’impératrice Marie-Louise, ma très chère et bien aimée épouse, à Orléans, en 1814, elle reste me devoir deux millions, dont je dispose par le présent codicille, afin de récompenser mes plus fidèles serviteurs, que je recommande du reste à la protection de ma chère Marie-Louise.

1° Je recommande à l’impératrice de faire restituer au comte Bertrand les trente mille francs de rente qu’il possède dans le duché de Parme, et sur le mont Napoléon de Milan, ainsi que les arrérages échus.

2° Je lui fais la même recommandation pour le duc d’Istrie, la fille de Duroc, et autres de mes serviteurs qui me sont restés fidèles, et qui me sont toujours chers ; elle les connaît.

3° Je lègue, sur les deux millions ci-dessus mentionnés, trois cent mille francs au comte Bertrand, sur lesquels il versera cent mille dans la caisse du trésorier pour être employés, selon mes dispositions, à des legs de conscience.

4° Je lègue deux cent mille francs au comte Montholon, sur lesquels il versera cent mille dans la caisse du trésorier, pour le même usage que ci-dessus.

Idem deux cent mille francs au comte de Las Cases, sur lesquels il versera cent mille dans la caisse du trésorier, pour le même usage que ci-dessus.

Idem à Marchand, cent mille francs, sur lesquels il versera cinquante mille dans la caisse, pour le même usage que ci-dessus.

7° Au maire d’Ajaccio, au commencement de la révolution, Jean-Jérôme Lévi, ou à sa veuve, enfants ou petits-enfants, cent mille francs.

8° À la fille de Duroc, cent mille francs.

9° Au fils de Bessières, duc d’Istrie, cent mille francs.

10° Au général Drouot, cent mille francs.

11° Au comte Lavalette, cent mille francs.

12° Idem cent mille francs, savoir :

Vingt-cinq mille à Piéron, mon maître d’hôtel.
Vingt-cinq mille à Novarre, mon chasseur.
Vingt-cinq mille à Saint-Denis, le garde de mes livres.
Vingt-cinq mille à Santini, mon ancien huissier.

13° Idem cent mille francs, savoir :

Quarante mille à Planat, mon officier d’ordonnance
Vingt mille à Hébert, dernièrement concierge à Rambouillet, et qui était de ma chambre en Égypte.
Vingt mille à Lavigne, qui était dernièrement concierge d’une de mes écuries, et qui était mon piqueur en Égypte.
Vingt mille francs à Jannet Dervieux, qui était piqueur des écuries, et me servait en Égypte.

14° Deux cent mille francs seront distribués en aumônes aux habitants de Brienne-le-Château, qui ont le plus souffert.

15° Les trois cent mille francs restant seront distribués aux officiers et soldats du bataillon de ma garde de l’île d’Elbe, actuellement vivants, ou à leurs veuves et enfants, au prorata de leurs appointements, et selon l’état qui sera arrêté par