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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/139

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l’oreille et ce fut bien pis ; lorsque je voulus chercher a me loger, quoique j’employasse les termes les plus honnêtes, les auberges étaient toujours pleines ; on ne pouvait pas me recevoir, me disait on, en regardant mes bottes et mes cheveux — Apres bien des reflexions, j’avisai qu’il était Dimanche, qu’il y avait de la pousiere sur mes bottes, et qu’il n’y avait pas de poudre sur mes cheveux : comme il n’y avait pas de remede a cela étant assez tard, j’entrai dans la première maison, et en priai le maitre de me faire conduire a une auberge ; ce qu’il fit de très bonne grâce.

J’employai le lendemain et surlendemain a parcourir les environs, qui sont charmans, et a visiter la ville dont j’admirai les beaux batimens ; le croissant surtout excita mon attention, aussi bien que le quartier ou sont les parades du nord et du sud. La ville forme un amphithéâtre assez vaste, garantie des vents du nord par la montagne dont elle occupe le pied et le centre. Les eaux minérales sont chaudes ; j’y ai pris un bain par curiosité. Il m’a paru assez extraordinaire de me trouver dans la même eau qu’une douzaine de femmes, car il n’y a point de places