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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/148

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charbon ; il y a certainement dans cet endroit, beaucoup plus d’habitants dessous la terre que dessus. Les ouvriers travaillent jour et nuit, et se rélévent, les uns les autres.

En déscendant du poste élevé ou je m’étais placé a Birmingham, je me promis bien que ce serait la derniere fois que j’y monterais, quoique ce ne soit point une maniere désagréable de voyager, quand il fait beau ; mais les Anglais sont si fiers et si méprisants pour tout ce qui n’a pas l’apparence de la fortune, que les humiliations que l’on reçoit a chaque instant, sont vraiment cruelles, et qu’il est infiniment préférable d’aller un peu moins vite et indépendant ; car quand je ferais trois cent milles dans un jour, je n’en serais pas moins un étranger, un pauvre diable d’émigré, et que de plus j’aurais dépensé de quoi vivre trois semaines, ou un mois, et n’aurais pas si bien vu le pays ni si bien connu les usages. Aussi de ce moment il est décidé que je n’aurai plus d’obligation a d’autres qu’a mes jambes, pour achever ma course.

Shrewsbury est sur la frontière du pays de Galles, et son nom en Gallois est Sallop ; qui a dire le vrai