Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1791, ou trois mille gentilshommes armés de poignards et de pistolets, avaient trouvés le moyen de s’introduire dans les rangs des Gardes Nationales, et dans le chateau de Thuilleries, dont un mot du Roy les aurait rendus maître, ce qui aurait certainement produit un changement considerable, car l’assemblée était dans le même enclos, et une demi-heure pouvait en voir dispersés, les membres et tout leur echaffaudage philosophique renversé de fond en comble.

Le moment était pressant ; les Gardes Nationales étaient joints de si près, qu’il leur eut été difficile de faire usage de leurs fusils ; tandis que les armes courtes des autres auraient pu faire dans deux minutes un ravage éffroyable.

La Fayette sentit de quelle importance il était de détourner le danger, il profita du moment d’irresolution, ou l’on n’attendait que le signal, pour commencer l’attaque ; il vint trouver le Roy, l’intimida, ou le persuada ; l’obligea de paraître aux fenêtres, et là s’addressant aux gentilshommes : "Messieurs, ”leur dit il, “je suis tres senfible au zéle et a l’interet que ma noblesse conserve pour moi,