Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’hotel de ville, ou étant bientôt reconnu, il fut arrêté.

En attendant que les préparatifs necessaires pour son retour fussent faits, on sonna le tocsin, et on amena des campagnes un nombre prodigieux de paysans armés. Quand ils furent arrivés, les municipaux se presenterent a la porte de la chambre du Roy. La Reine, qui savait que le Marquis de Bouillé, instruit de ce malheur, ne tarderait pas a arriver avec des forces considerables, les retint quel que temps leur disant, que sa Majésté très fatigué de son voyage et de cette derniere scêne, reposait, et qu’elle les conjurait de ne pas troubler son sommeil. Les municipaux étaient indécis, et probablement se seraient retirés, lorsque le Roy s’écria, “Eh non, non ; puisqu’il le faut absolument, autant vaut a present que dans une heure,” et les présenta lui même aux municipaux. Sa voiture étant prête, ils l’y conduisirent, et elle partit sur le champ, escorté par un nombre prodigieux, qui s’augmentait a chaque pas. Le Marquis de Bouillé, ayant apris la nouvelle de cette catastrophe, se mit a la tête du regiment de