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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/231

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traversai le grand, canal, que je pus distinguer des deux cotés a la distance d’un ou deux milles.

On me fit remarquer, en passant, le champ de bataille ou Robert de Bruce battit les Anglais qui avaient envahi son royaume, et la montagne ou ils crurent voir une armée. Le troisieme jour nous partimes pour la montagne avec armes et bagages, tentes et provisions ; nous ne fimes pas trop bonne chasse ; mais nous passames trois jours a courir au milieu de ces éternelles bruyeres et de ces deserts de tourbe, dont je n’avais jamais vu une telle quantité ; les vallées pourtant sont fort bonnes et très bien cultivées. Le pays près de Crief est vraiment charmant, on apperçoit a tous pas des maisons qui semblent annoncer que l’opulence y regne, et qui forme des points de vue très agréable. A cinq ou six milles on trouve Glen-Amon, qui est dominé de tous cotés par des rochers presque perpendiculaires, et se perda dans un passage étroit au travers des rocs. On y fait voir une pierre enorme, que la tradi tion appellait, Ossian’s tomb ; quoiqu’il en soit, lorsque les soldats travaillaient au chemin militaire ils s’aviserent a force de bras de la déranger, et l’on