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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/283

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demeuré dam Fort Augustus, et y ai appris assez de Gaelic pour demander les choses de première nécéssité, commençant comme a mon ordinaire, par thair dhamb pog[1], avec quoi je me faisais entendre partout, — particulierement des jeunes filles.

Dirigeant ma course vers Fort William, j’ai eu deux ou trois fois, occasion de faire usage de ma bouteille, de ma tabatiere, et de quelques mots de Gaelic avec les habitans. Il est inimaginable comme les éfforts, que je faisais pour dire quelque chose dans leur language leur plaisaient ; mon tabac aussi y était bien pour quelque chose : Si jamais je refais le voyage, j’adopte leur philibeg et le bonnet bleu, et je suis sur d’y être reçu comme un frere. On m’a cité, au sujet de leur gout marqué pour le tabac et de whisky, qu’un homme riche demandait un jour a un d’eux, “Ce qu’il pensait qui dut le rendre heureux a jamais ? A quoi le montagnard, apres avoir rêvé quelque temps, et s’être bien frotté la tête, repondit dans le patois Écossais, A kirkfu o’sneeshin, an’a well o’whisky[2] — Mais, si vous aviez

  1. Donnez moi un baiser.
  2. Une eglise pleine de tabac, et un puit de whisky.