Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nation du dimanche, les églises n’on point d’orgues, ce qui rend la mélodie languissante. Dans quelques endroits, j’ai cru remarquer que le ministre prêchait d’une maniere particulière, sans faire le moindre geste, et même fixant pendant tout le temps de son discours un objet dont il detourne a peine la vue. Quelque fois aussi le pauvre Pape est traité assez lestement ; on l’appelle la prostituée de Babylone et la bête de l’Apocalypse ; mais a la fin du sermon on le recomande aux prières des fideles avec son église, aussi bien que les superstitions des Juifs, et la delusion des Mahométans.

Lorsqu’une jeune fille fait un pas de travers, on la fait venir dans l’église avec son amant, et la ils sont admonéstés publiquement et séverement par le ministre trois dimanche de suite. Quoique cette cérémonie ne soit pas abolie je n’en ai cependant point entendu parler dans la ville, on ne là met en usage qu’a la campagne, ou elle produit de bons effets, a ce qu’on m’a assuré, ce qui parait difficile. Les gens riches reçoivent le batême et sont mariés dans leur maisons ; les gens du commun présentent leurs enfants a l’église, mais ce n’est regar-