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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/34

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et il nous fut défendu d’aller dans la ville sans une permission par écrit de notre commandant.

Le dégât occasioné par le court bombardement que Verdun avait éssuyé se reduisait a très peu de chose, et les habitans assez tranquilles n’étaient peutêtre pas fâchés d’avoir changé les patriotes pour les Prussiens, Autrichiens, et ses émigrés. Les boutiques étaient ouvertes, et remplis d’acheteurs. Les gens riches, émigrés de la ville, y étaient retournés ; l’éveque, les chanoines, tout le clergé avait repris ses fonctions ; en un mot, quoiqu’il s’en fallut de beaucoup que les Prussiens rendissent leur joug aimable, l’abondance régnait, et l’ésperance de voir les choses bientôt accomodées rendait la situation présente très supportable. Cependant, nous remarquâmes, que les Prussiens commençaient a jetter ouvertment le masque ; plusieurs émigrés furent maltraités dans la ville par leur caporaux et soldats, et ne purent obtenir justice.

C’était le temps des fruits ; mais quelques uns, les raisins particulièrement, n’étaient pas murs, et dans le temps de paix les magistrats de Mets, et des villes de ce pays, avaient été obligés de