Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clamer au commandant, et ayant donné des indices surs, il lui fut rendu ; ce dont il fut si content qu’il donna trois louis au cavalier.

Il ne se passait pas de jour que nous n’eussions trois ou quatre alertes, qui toutes se reduisaient a quelques miserables éscarmouches, ou quelques meprises de sentinelles. Cependant un parti des gardes et de royal Allemand étant occupé a fourager furent attaqués a l’improviste, deux d’entre eux furent faits prisonniers ; entr’autres un de mes camarades, nommé Miranbel, qui a ensuite été guillotiné a Paris, dans le nombre des quatorze prisoniers qu’ils avaient fait sur nous.

Le pays de la Champagne Pouilleuse, dont on a tant parlé, et qu’on regarde avec juste raison comme très miserable, ne l’est pourtant pas a tel point qu’il ne soit cultivé partout. Il est situé dans la partie la plus elevée de la Champagne, et comme tel il est froid ; il forme une immense plaine, ou les ruisseaux prennent leur source, et sont peu communs, le bois ne croit que sur leurs bords, et l’herbe ne vient que dans les parties basses qui peuvent être arrosées ; le reste du pays peut produire partout de l’avoine et quelque peu de