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Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/242

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(courageux et prêt) et que l’on fut obligé de recevoir pour huit shillings (16 s. tournois) quoiqu’elles ne valussent et ne passent à présent que pour deux Krèutser (2 liards). Sur l’autre face on voit un lion à côté d’un homme armé.

Il arrive souvent qu’au printemps, les paysans manquent de vivres, soit par négligence soit par disette. Il est une plante très-commune dont quelquefois les gens des villes mangent la feuille en salade, mais dont le paysan ne sait tirer aucun parti : le pissenlit, ou chicorée sauvage qui couvre la terre aussitôt que la neige a disparu. M. Séton m’ayant parlé de la disette où se trouvaient alors les habitans des environs de Stockholm, je lui donnai l’idée d’en faire usage ; j'en ai vu quatre plats sur sa table : la feuille en salade et en épinards : la racine, préparée comme le salsifis, était vraiment très-délicate : en la mêlant avec un tiers de farine, on avait réussi à en faire une espèce de pain, pas très-bon à la vérité, mais mangeable. En Allemagne on en fait une espèce de café. C’est ainsi que la nature toujours prévoyante semble vouloir suppléer à nos besoins, mais que nous négligeons ses dons, et que nous allons chercher bien loin ce que nous avons sous la main.

La culture des pommes de terre n’a pas en-